  

Le 8 juin 1996, sur le circuit de Montlhéry devant 1500
personnes, Yannick Alfaro exécute pendant plus de 20 minutes
un festival de cascades et d'acrobaties sur le toit d'un camion
de" course du Paris-Dakar...

... atterrissage en latéral réalisé à
plus de 100 km/h, un pilotage d'une extrême précision...

LLe 24 mai 1992 il enregistre
le record du monde de vitesse sur hélicoptère en
marche arrière à 136,75 km/h.
 
Depuis 1989 Yannick ALFARO réalise des shows aériens
d'une rare bintensité. Sa virtuosité aux commandes
d'un hélicoptère est indéniable et lui permet
de réaliser des figures incroyables et diaboliques.e
pu
Déjà l'envol, Cortina d'Ampezzo 1976.

la traversée de Paris 1982

Version Pop-Corn Zurich 1996

Big-Bang à Moscou 1993
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Yannick Alfaro :
le « James Bond »
de l'hélico en mission...
Irène DUCRET
Surnommé le «James Bond»
de l'hélicoptère en raison de son élégance
naturelle et de ses capacités exceptionnelles de pilotage
acrobatique, Yannick Alfaro, digne disciple du héros de
lan Fleming, a défié plus d'une fois les lois de
l'équilibre.
Pourquoi pas une vie d'artiste
?
Né le 8juin 1956 dans le 13e
arrondissement de Paris, Yannick obtint son brevet de pilote
privé d'hélicoptère le 8 juin 1989. Il est
quelque peu superstitieux, notamment avec le chiffre 13 : son
nom compte 13 lettres; il commence sa formation de pilote d'avion
le 13 août 1982 et reçoit le brevet le 13 novembre
de la même année et il débute la formation
pour devenir pilote privé d'hélicoptère
le 13 novembre 1988. « En quelque sorte, ce chiffre est
mon porte-bonheur, il m'a toujours porté chance! »
remarque Yannick.
A 17 ans, il ne se doutait pas de l'avenir qui l'attendait lorsqu'il
est parti passer trois jours au Fort de Vincennes, en vue d'une
carrière militaire. Le résultat de la visite médicale
fut sans appel inapte à l'engagement, à cause de
ses yeux. En effet, la myopie, même parfaitement corrigée,
ne rentrait pas dans les critères de sélection
de l'armée et donc pas question de conduire un char, un
patrouilleur ou une motocyclette et, encore moins, de piloter
un avion de chasse! Apte malgré tout au service national,
il décida de devancer l'appel sous les drapeaux et c'est
ainsi que, à 18 ans, il se retrouva, par le plus pur des
hasards, au 1 er régiment de Spahis, basé à
Spire (Speyer) en Allemagne. Armé pour tout bagage d'une
sélection au championnat de France d'athlétisme
en saut en hauteur (2,05 m, quelle performance !), son affectation
fut vite trouvée il est nommé responsable des sports,
quasiment inexistants en dehors des longues marches très
aérées et du parcours du combattant toujours aussi
dynamique !
Huit mois se passèrent sans encombre, à représenter
le régiment dans les diverses compétitions interarmées
et les honneurs et les médailles se transformaient souvent
en permissions pleinement occupées à sillonner
la région sur sa motocyclette. Lors d'une chute en judo,
il se cassa la clavicule droite en deux parties, ce qu'il lui
valut une nouvelle affectation comme chauffeur d'autorités,
sur le dernier 4x4 de l'époque la célèbre
Jeep Wyllis. Ses bons et loyaux services sur ce nouvel engin
permettront à ses officiers de signer la validation de
son permis de conduire pour la vie civile, retrouvée en
été 1976. Le pilotage étant devenu, pour
lui, une vraie passion, il réussit les épreuves
de sélection d'une école belge, sur le circuit
de Zolder, pour devenir coureur automobile. L'aventure durera
un an et s'arrêtera, faute de moyens pour continuer à
financer la monoplace VW de 200 Ch.
De retour à Paris, sa conduite sportive servira tout de
même à livrer des médicaments urgents pour
le compte d'un laboratoire. C'est au cours d'une rencontre avec
un ancien motard de presse que l'aventure repartira de plus belle,
avec un remplacement inopiné, pour suivre le Tour de France
cycliste, à moto et pour la presse. Quelle expérience!
Parallèlement à ce métier, il effectuait
des missions de pilotage et c'est une de ces missions qui lui
a permis de financer son premier brevet de pilote avion, sur
le terrain de Lognes-Emervainville. Pour poursuivre une carrière
aéronautique professionnelle, il passa une nouvelle fois
une visite médicale. Mais le verdict était le même
que 10 ans auparavant inapte à cause des yeux.
Un jour, le 13 novembre 1988, sur le terrain d'aviation de Lognes,
il entendit un bruit de moteur qui retint son attention. C'est
ainsi que surgit de nulle part un petit hélicoptère
qui regagnait tranquillement son hangar à un mètre
du sol. A peine l'appareil posé et les occupants sortis,
il se glissa dans le cockpit. Profitant de l'effet de surprise,
l'instructeur s'engouffra rapidement à côté
de lui pour lui lancer d'une mine réjouie « Que-ce
que tu attends pour démarrer ? Avec cette météo,
il n'y a bien que les lapins qu'on va déranger! »
Et le voilà parti pour 40 minutes de bonheur intense,
aux commandes de cet engin extraordinaire. La deuxième
séance fut définitive dans sa décision de
commander ce Robinson R-22 Beta en Californie (USA). Trois mois
plus tard, l'hélicoptère arrivait chez l'importateur
à Toussus-le-Noble et il a pu parfaire son initiation
en ayant le plaisir de voler sur sa propre machine. Le 8 juin
1989, le jour de son 33e anniversaire, avec la licence dans la
poche, il a reçu officiellement les clés du 1001e
Robinson vendu dans le monde, des mains même du constructeur,
Frank Robinson, venu tout spécialement au Salon du Bourget.
Ce jour-là, Yannick ne s'est pas posé de questions
sur son avenir. Il était tout simplement heureux et profita
pleinement de son hélicoptère, dans lequel il restait
souvent assis le soir pour regarder le ciel.
Quelques semaines plus tard, il participa au Championnat du Monde
de vol de précision, au cours duquel il se classa, incroyable
mais vrai, 13e sur 48 équipages, comme s'il l'avait fait
exprès! Et il n'avait, à ce moment là, que
70 heures au carnet. La compétition ne représentant
que quelques jours, il lui fallait trouver de nouveaux événements
pour ses sponsors. Ce fût le côté spectacle
qui ressurgit pour le conduire à la création d'un
duel aérien entre l'hélico et un camion du Paris-Dakar.
La toute première présentation en vol a eu lieu
le 24 mai 1990, sur le terrain du Bourget, devant 45000 spectateurs
et, fidèle à son programme, il atterrissait sur
le toit du camion à plus de 100 km/h en marche avant,
en vol latéral et, pour la première fois au monde,
en vol marche arrière. Depuis ce premier show mémorable,
il a réalisé plus d'une centaine de présentations
en vol, quelques dizaines de cascades pour le cinéma et
la télévision, ainsi que des séances d'acrobaties
sur hélicoptère d'une rare intensité, concrétisant
sa vie de saltimbanque du ciel ! Ironie du sort, en juin 1993,
20 ans jour pour jour après son échec à
la visite médicale d'incorporation, les normes européennes
d'admission changeaient les données du problème
et lui permettaient enfin d'être déclaré
apte à la carrière aéronautique professionnelle.
Mais à 37 ans, il était malgré tout un peu
tard pour entamer une formation militaire et c'est la Russie
qui allait lui ouvrir les portes du rêve impossible : piloter
un avion de chasse!
L'explosion du bloc soviétique permettait à quelques
personnes bien informées de louer tout type de chasseur
supersonique, sur la base de Zukowsky, longtemps restée
ultra secrète. Pendant 6 jours, avec son ami Patrick Baudry,
il a eu la possibilité de piloter toute la gamme des Sukoi
27 et autres Mig 29, dans un ballet aérien digne des plus
belles séquences de voltige de « Top Gun » |